Traditions et coutumes de Noël et le Nouvel An à Corni, Botoşani

Prof. Chelmus Gabriela
Prof. Haila Gabriela

       L’atmosphère spécifique aux coutumes de  Noël et le Nouvel An commence avec trois semaines avant, le jour de Saint –André, le 30 novembre .
           Depuis le début du carême, les jeunes et les enfants du village, selon la tradition, négocient avec les musiciens,établissent les rôles qu’ils vont jouer dans le cortège qui va chanter des noëls et qui va souhaiter une bonne année à tous les villageois  et ,puis ils vont commencer les répétitions.
         La coutume de chanter des noëls à la veille de Noël est gardée depuis longtemps, mais seulement à Corni, pas dans les villages voisins.Les enfants, les jeunes et même les adultes chantent des noëls aux parents et aux amis.
         En ce qui concerne les chants de Noël  on peut rappeler « Hoiranul »,un chant en russe,d’origine slave dont les paroles ont été modifiées le long du temps.
         Le cortège est composé de jeunes qui organisent les jeux pour le Noël et le Nouvel An, en étant accompagnés de la fanfare du village Balta-Arsă.
 «  Hoiranul » est pratiqué pendant le soir du premier jour de Noël chez les jeunes  et chez les autres villageois qui veulent voir ce jeu dans leurs cours. Pendant les fêtes d’hiver les jeunes participent aussi aux bals organisés au centre culturel du village Corni.
         Une autre coutume qui a été gardée jusqu’au présent est chanter des noëls avec « L’Étoile » par des groupes d’enfants (surtout des garçons)  pendant les trois jours de Noël(seulement pendant la journée).
           La plus aimée fête de tout le monde est La veille du Nouvel An .Le matin du dernier jour de l’an les gens influents de la communauté locale et une grande partie de la population du village regardent le jeu « Alinierea »,(« L’Alignement ») et le jeu des masques aussi.
    À cette occasion l’un des membres du cortège fait un souhait qui présente les réalisations importantes du village en tous les domaines  au cours de l’année d’une manière satirique .Après avoir visionné ces jeux, le cortège traverse toutes les rues du village jusqu’au soir de 1 Janvier,quand au carrefour principale du village , on organise la cérémonie de clôture que les habitants appelle « la coupe de l’épine ».Les personnages du jeu « L’Alignement » sont :un chef (compagnon), les turcs(habillés en costume turc), les agents,etc. De tout le cortège qui passe sur les rues du village les masqués sont les plus aimés.Des groupes de gens viennent voir,admirer ou accompagner le cortège multicolore des masqués(des vieilles femmes,des épouses,des Turcs,des médecins,des artistes,des personnages maléfiques,des dames etc).
      Pour quelques heures à la veille du Nouvel An les enfants vont de porte en porte en montrant le traditionnel « Pluguşor » et les souhaits pour le Nouvel An qui va arriver.Une fois que les enfants ont fini leurs «  mission », entrent en scène les jeunes et même des autres gens du village en grands groupes qui continuent faire des souhaits  le long de tout le soir de Nouvel An.
          Le théâtre folklorique est représenté à la fois par le théâtre  à proprement parler,dans la forme de haïdouk(la Bande de Jianu,à Corni) et par les éléments composants des jeux thématiques avec des masques.
           Dans la commune  Corni on peut rappeler «  le jeu de petits cheveaux », caractéristique au village Sarafineşti d’une authénticité et d’une originalité inconnues ailleurs , « le jeu de l’ours », « le jeu de la chèvre »et  le jeu des masques.
          La Bande de Jianu a comme personnages :Jianu(le capitaine de la bande ,il s’habille en haïdouk et il a des armes dans ses mains),le Vieil An(barbe blanche , un chapeau conique, un bure et des sandales portées autrefois par les paysans roumains),le Nouvel An (un jeune habillé en costume national),le Premier Turc,le Deuxième Turc(une casquette avec des noeuds de ruban en soie ,une tunique rouge avec une diagonale double avec des rosettes,une ceinture dont les franges sont laissés sur la jupe blanche ,un pantalon collant ,des gros souliers et une épée).L’épouse (la fiancée de Jianu,un jeune travesti),Alexa(un jeune qui souhaite faire partie de la bande),le Premier Haïdouk,le Deuxième Haïdouk........

La bande est composée à la fois de jeunes mariés et d’enfants. C’est la nuit du Nouvel An , qu’ ils vont chez les gens les plus influents du village et chez les amis. Un jeune dit « bonsoir ! » à la fenêtre et demande à l’hôte s’il reçoit « La bande de Jianu ». Si la réponse est affirmative, les jeunes commencent à chanter et entrent dans la maison, où ils prennent les rôles au sérieux.
 Le jeu des « petits chevaux », spécifique du village Sarafinești, est plus spectaculaire. Ici, les dialogues ont un rôle secondaire, mais bien établis dans l’espace scénique et surtout dans la suggération du thème ou même du conflit. En échange, ce jeu comporte des éléments ethno-folkloriques  de la région.
Les personnages de ce jeu sont: 6-8 joueurs équipés de têtes de cheval travaillés en bois, recouverte de perles en verre et décorés des rubans courts et longs, multicolores;  la crinière en plumes d’autruche, la bride est mise au cou du jeune qui porte le «petit cheval » ; le joueur masqué a un chapeau noir avec une couronne, deux rubans en diagonales avec des rosettes, des boutons en laiton, une ceinture large avec des rosettes, un pantalon collant porté par les paysans roumains et des bottes ; une jupe blanche couvre les gilets qui imitent le corps de l’animal. Le cortège qui accompagne le « petit cheval » est formé de 15-20 personnes. Pour l’accompagnement on préfère les instruments spécifiques à la fanfare : la clarinette, la trompette, la batterie.

Le jeu des « petits chevaux » commence par un discours. Après ce moment, on assiste aux danses des « petits chevaux » ( Sârba, Polcuța, Mazurca, Tudoreanca, Ardeleanca, la Sârba des allemandes) accompagnés par des cris et des sifflements.
« Le jeu de l’ours » montre le fait que l’homme a réussi à dompter la nature, en apprivoisant le terrible maître des forêts : l’ours. Le costume de l’ours peut être simple, constitué d’une peau de mouton ou de roseau (un procédé utilisé davantage dans les trente dernières années), orné des perles en verre, des rubans et des miroirs. Les costumes des ours et des tziganes sont confectionnés à Corni par les artisans locaux et, à notre avis, ils sont le plus beaux de Moldavie et même du pays.

« Le jeu de l’ours » est dynamique et excitant. L’ours est conduit par une personne appelée «ursar» et accompagné par des musiciens. Les cris de l’ursar sont accompagnés par le battement de tambour.  Autour de l’ours arrive la tzigane qui offre à l’ursar la possibilité de créer des situations pleines d’amusement. Le spectacle comporte quelques moments essentiels : l’ours est battu et il meurt pour renaître quelques secondes plus tard de manière miraculeuse. Ce moment met en évidence  la communion de l’homme avec la nature/ l’animal apprivoisé.
Le matin du Nouvel An, le silence qui a envahi le village est rompu. Les enfants qui portent un bouquet de branches bourgeonnantes, décorées de fleurs artificielles frappent aux portes pour réciter la « Sorcova ». Les enfants dispersent dans la cour des hôtes des graines de blé, de seigle, de chanvre et de riz en faisant des vœux de santé et de prospérité aux grands.

La diversité des masques et des coutumes populaires de cette  région folklorique montre l’intensité et la richesse de la vie spirituelle de cette région.

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